A. Sur les traces de mon Identité
VII. La déconstruction de mythe de retour
1. Introduction
Avec toutes les discussions dans les précédents podcasts vous vous êtes sentis riches de la culture pakistanaise et vous vous êtes peut-être même sentis nostalgiques. Mais comme une de mes amies témoignait dans le premier épisode, la diaspora pakistanaise n’aime le Pakistan que de loin. Alors ? Est-ce vrai ? Dans quelle mesure ? Pourquoi la diaspora aime le Pakistan ? Et pourquoi en vérité ils ne peuvent y vivre qu’à petite dose ? Loin de moi l’idée de vous critiquer, n’oublions pas nous sommes dans le même panier. Je préfère qu’on se pose ces questions soi-même avant que quelqu’un d’autres ne les utilise pour nous faire du mal. Oui, confronter la vérité fait mal. Mais une fois que nous aurons fait ce travail de déconstruction nous pourrions justement trouver une équilibre entre notre passé et notre présent. Peut-être, est ce le moment de s’assoir avec soi et redéfinir son rapport assumée avec le Pakistan en plaçant la jauge où on le juge le plus pertinent pour soi.
C’est aussi un moyen d’en finir une fois pour toute avec toutes ces agressions externes et internes de types : Ah ouais, tu t’es vraiment francisé.e toi ! tu parles comme un blanc.he ? T’es vraiment une blédarde ! Si tu aimes tellement le Pakistan, pourquoi tu ne t’y installes pas ? En vérité, c’est quoi « se franciser » ? Et de quoi parle un blanc.he ? Pourquoi agir comme un blédard, donc quelqu’un appartenant à votre pays d’origine est détestable ? Pourquoi chaque personne qui aime un autre pays devrait s’y expatrier ? Ah oui, désolée, beaucoup de questions. Mais ne vous inquiétez pas. Petit à petit nous pouvons répondre à tout cela.
Longtemps nos parents, la première génération d’immigrants ont tenu le discours de « on va repartir » au Pakistan. Et loin de nous remplir de joie, cela nous effrayait. Avant qu’on réalise que non seulement nous n’allions pas repartir au Pakistan mais que nos parents aussi n’allaient jamais y retourner. Pourquoi ?
Avant d’entrer dans le vif de sujet, je m’arrête un instant pour vous prévenir que ce podcast se veut neutre et illustrer les faits. Je n’élabore ici ma sympathie avec aucune classe politique sociale ou religieuse. Si ce n’est je n’ai pas pu m’empêcher de plus enquêter sur la condition féminine.
Dans certains retours, mes podcasts vous ont paru long, mais je fais le choix de ne pas les raccourcir afin de traiter un sujet d’une traite. Ainsi quand vous vous sentirez prêt vous allez prendre le temps d’écouter et maintenant que le podcast est disponible sur toutes les plateformes classiques de podcasts, vous pouvez vous arrêter où vous voulez et reprendre là où vous l’avez laissé.
2. Pourquoi vous n’allez pas rentrer au Pakistan
i. Liberté
La première raison de ne pas y retourner que j’élabore est la liberté. Le Pakistan est embourbé dans les divisions religieuses[1] et politiques.
Dans le schéma que j’ai mis dans l’article vous pouvez voir combien de ramifications partent des branches Sunni et Shia. Vous avez également les différents types de soufismes. Pourquoi, j’évoque les différentes ramifications religieuses sous la section de la liberté :parce que chacun s’emploie à prouver que l’autre est dans le faux. Le terme Wahabi peut être péjoratif et utilisé pour désigner quelqu’un de plus fondamentaliste que vous.[2] Cela draine une énergie folle qui peut être mis dans des œuvres plus constructives. Un mot de travers et on peut vous faire emprisonner pour des raisons politiques ou pour le blasphème. Dans la plupart des cas ces procès après enquête se révèlent être des histoires de jalousies professionnels ou des conflits fonciers. Et quelque en soit le résultat, il y a plus d’une personne prête à vous tuer à sortie de cours de justice.
Le Pakistan est un état islamique et la section 295(c ) du code pénal introduit en 1986 cautionne une punition de mort pour le coupable qui aurait prononcé des remarques dérogatoire contre le Prophète Mohammad (saw)[3]. Il faut comprendre qu’ici on ne remet pas question la loi du pays mais la fabrication des procès pour des différends personnels. Selon le reportage d’Arte intitulé Pakistan – Le blasphème et la mort[4] il y aurait eu 1500 procès sous la section 295c. Les avocats, les juges, les politiques qui auront le malheur de soulever des questions seront tués. Ainsi on décompte Shahbaz Bhatti, le ministre des minorités est tué le 02 Mars2011, Arif Iqbal Hussain Bhatti juge assassiné le 17 Octobre 1997, Rashid Rehman Avocat des droits humains abattu le 07 Mai 2014. Amjad Sabri, le célèbre qawwal lui est accusé de blasphème et est assassiné par des motards le 22 juin 2016.
Au-delà des différends religieux, les différends politiques font aussi des victimes. Benazir Bhutto est assassinée le 27 décembre 2007. Plus marquant encore le procès de Zulfikar Ali Bhutto qui est exécuté par Zia ul Haq dont « l’impartialité des procès a souvent été contesté, notamment par Ramsey Clark qui a assisté à des audiences. Il note que l’accusation reposait uniquement sur les témoignages d’officiers emprisonnés depuis le coup d’État, dont l’un est revenu sur ses déclarations, affirmant qu’elles avaient été obtenues sous la contrainte »[5]
A Quetta les attentats contre les shiites Hazara font une centaine de morts. Les attentats contre les chrétiens se sont produits à Lahore et à Peshawar. Les sikhs sont enlevés dans les zones tribales contre rançon puis retrouvés décapités. Les ismaéliens sont tués dans bus avec 45 victimes à déplorer. Les Ahmedis sont déclarés non musulmans par un amendement à la constitution en 1974.
Les femmes et les enfants ne sont plus épargnés, le plus sanglant exemple reste l’attentat sur une école en 2014 avec 132 enfants et 141 victimes au total et le récent attentat de 27 octobre de cette année dans une école coranique faisant 7 morts et 50[6] blessés. Ce code de protection des femmes et enfants est brisé désormais et les violences n’étant pas adressées, les attentats sont de plus en plus violents. Les gens sont devenus extrêmement résignés car aucun de ces attentats ne sert d’électrochoc aux politiques.
C’est ironique qu’un pays qui a été créé pour l’union et la sécurité des musulmans, personne, absolument personne n’est à l’abri de l’autre. Cet autre qui a été créé ou qui est naturel, qu’on a du mal à respecter et accepter.
La division sectaire au Pakistan qu’on critique tant est exploité par les pakistanais comme une excuse pour demander l’asiles auprès des pays étrangers parce que chaque groupe est menacé par l’autre. Et offre un terrain idéal pour ceux qui chérissent le chaos pour agir.
ii. Droits humains
Le deuxième point que j’aborde c’est les droits humains.
Le Pakistan est un pays à la majorité musulmane mais un tiers de notre drapeau est blanc et cela signifie l’inclusion des minorités. Actuellement, les non musulmans sont des citoyens de 2nde zone. Il y a une vraie ségrégation vis-à-vis de travail, de partage de repas par exemple. Ils sont carrément considéré comme impurs. Là, je vais vous envoyer vers une autre émission d’Arte Curé, fan de foot et …sauveur d’esclaves[7]. Par ailleurs dans une conférence, Mariam Abou Zahab, chercheur à CERI explique : « Les chrétiens au Punjab sont les anciens intouchables hindous dont la conversion date de 1880 (donc c’est assez récent). Le Punjab est devenu britannique assez tard et les missionnaires ne pouvaient pas aller faire du prosélytisme. Il y avait beaucoup d’intouchables dans le Punjab. Il y a toujours beaucoup d’intouchable au Punjab indien. Les intouchable espéraient à travers leurs conversion à l’islam, christianisme ou sikhisme de s’échapper au système de castes hindoues. Mais ils ont gardé les mêmes professions dont les professions d’impureté car ils étaient de basse caste. Il y avait des structures sociales avant l’Islam et qui sont restées. Les hiérarchies sociales sont très importantes dans cette région. Donc on continue de s’en prendre aux chrétiens comme on continue de s’en prendre aux basses castes au Nord de L’Inde au Bihar notamment. »
La traite des esclaves a été abolie mais le trafic humain au Pakistan continue. Une ONG portes ouvertes estime que plus de 700 jeunes filles chrétiennes sont enlevée chaque année pour des conversions forcées suivi de mariage forcées. [8] Le Pakistan occupe la deuxième place dans les statistiques liées au kidnapping [9] en 2018 avec 9.5 cas pour chaque 100 000 personnes.
Après vous avoir parlé d’une minorité, je vais vous parler d’une majorité qui constitue 48 % de la population du pays : les femmes. Le climat n’inspire confiance à personne, plus particulièrement pas aux femmes. Au Pakistan, il y a eu beaucoup de cas de viol non seulement sur les femmes mais sur des enfants ![10]En France, combien de femmes se sentent à l’aise en allant faire des courses dans les commerces ethniques ? Elles se sentent toutes dévisagées, scannées, jugées, réduites à la chaire. La plus part de filles ne sont pas prêtes à aller subir ces regards partout 24h/24. Elles ont appris à interagir ici, et ont peur qu’on interprète mal leurs gestes dans un milieu de travail qui n’a pas les mêmes codes. « Elle vient de la France donc elle est forcément open. »
Concernant les filles, il y a 1000 crimes d’honneur[11] chaque année. « Selon la Commission des droits de l’homme du Pakistan (HRCP), 636 femmes sont mortes d’un crime d’honneur en 20078. En 2013, selon la Commission nationale des droits de l’Homme, ce sont près de 1 000 femmes ou adolescentes qui ont été tuées sous prétexte d’avoir déshonoré leur famille, le plus souvent en toute impunité. L’une d’entre elles était enceinte de trois mois9. Le cas de Qandeel Baloch a été quelque peu médiatisé : la blogueuse et chanteuse pakistanaise a été assassinée par son frère le 15 juillet 2016, qui a invoqué le crime d’honneur10,11. »
Mais le Pakistan ce n’est pas si mal, on peut avoir des domestiques pour nous faire à manger, pour faire le ménage, les tâches ménagères, tout. Certains ont même des domestiques à plein temps. Leurs familles habitant loin font confiance à la famille. Vous rappelez vous de Zohra Shah, petite domestique de 8 ans battue à mort par un couple pour avoir libéré leur perroquets ? [12] Souvent, on a tendance à confondre éducation et humanité. Mais c’est les plus éduquées qui gagnent le plus et donc peuvent se permettre des domestiques, mais leurs comportement font honte à l’éducation. J’ai vu des domestiques prendre soin des enfants qui avaient leur propre âge. Les gens n’ont pas de scrupules à les amener dans des fêtes où ils savent qu’elles seront mal à l’aise. Parce qu’elles n’ont pas d’habits appropriés ce qui les exclue encore un peu plus et voir tous ces gens gaspiller l’argent qu’elles gagnent si durement doit les dégoûter. Ces jeunes filles pour la plus part, se trouvent livrées à elle-même, mal à l’aise dans des restaurants où leurs maîtres ne même pas la peine de commander pour elles, ne leur laissant non plus le choix de rester à la maison parce qu’ils ne leur font pas confiance. Les agents de services à la personne ne sont pas considérés humains donc une appréciation à leur juste valeur est sans doute un trop en demander.
Un autre aspect d’inquiétude est comment les enfants transgenres sont traités : D’après les estimations de Khawaja Sira society 500 000[13] transgenre sont reniés le droit d’être aimé et élevé par leur famille même si les parents veulent les garder. Marvia Malik est la première présentatrice transgenre à la télévision pakistanaise. Elle raconte que « Ma famille ne m’a jamais acceptée, ni reconnue. » [14]
Les personnes avec un handicap ne sont pas mieux loties « Selon un rapport publié par le British Council, 72% des personnes handicapées ont déclaré que l’inaccessibilité était un obstacle majeur à l’accès à l’éducation, à la formation et à l’emploi. De plus, les personnes handicapées ont également été confrontées à des problèmes lors des élections générales et n’ont pas pu exercer leur droit de vote en raison de l’inaccessibilité du bureau de vote. »[15]
Les maladies psychologiques ne sont même pas considérées comme des maladies encore moins sont elle traitées. « La santé mentale est le domaine le plus négligé au Pakistan où 10 à 16% de la population, soit plus de 14 millions, souffre de maladies psychiatriques légères à modérées, dont la majorité sont des femmes. » [16] indique un article publié par International Journal of Emergency Mental Health and Human Resilience.
J’ai peint un tableau avec trop de noirceur. Il est temps d’ajouter quelques couleurs. On le sait tous que les mariages pakistanais sont un grand événement très coloré aussi bien en habits que les mets qu’on y consomme.
iii. Marriages
Une des couleurs qu’on n’aime pourtant pas est la si charmante couleur caramel. Le racisme envers soi est tellement prégnant qu’on va avoir recours au Faire & Lovely la crème qui blanchit la peau, à quel effets secondaire sur leur santé, la plus part ne le savent pas. Tant que j’y suis-je vais placer la grossophobie, une des couleurs refusée aux mariages. Déjà qu’on n’aime pas la couleur caramel, la pilosité sur le visage est un autre sujet de moquerie de soi. Et autant d’arguments pour refuser une fille pour un mariage.
Le mariage reste une très grande épreuve que ce soit pour chercher un partenaire, pour les problèmes de dot ou considérant les violences conjugales. Quoique certains vont s’affranchir de ces étapes en mariant leurs filles au Quran. [17] Plus besoin de cherche un mari et l’héritage reste à la maison redistribuée entre les frères.
Au niveau de mariage, les maris ont droit dans la loi islamique aux quatre mariages et la femme n’a pas son mot à dire et aucune autorité islamique ne vérifie que le mari peut financièrement supporter le nombre de femmes qu’il prétend supporter.
Enfin bref, désolée de vous décevoir mais on ne parlera pas plus de mariage dans ce podcast car c’est un sujet qui mérite un podcast à lui à part entière.
Ce qu’on va détailler un peu plus c’est l’inégalité l’homme-femme non plus extérieur mais à l’intérieur des foyers :
iv. Gender imbalance
La plupart de familles ont plein de filles en essayant d’avoir un garçon. Du coup les parents pas très riches de base misent sur l’éducation de garçon en tant que leur plan de retraite négligeant les filles.[18] Vous ne pouvez qu’imaginer l’état d’esprit de ces filles en grandissant dans une société qui ne les a pas désirées. Elles vont donc apprendre comment tenir une maison et suivre un code d’honneur drastique alors que les garçons ont plus de liberté, sinon totale. Encore, ce modèle peut convenir s’il y a le respect mutuel mais la plus part de temps celui reste à la maison n’a plus de valeur et devient un punching ball sur lequel se venger de toutes les injustices extérieurs. Les frères, les pères sont réputées pour protéger leurs femmes et filles en dehors de la maison de la meilleur façon qui soit mais ce comportement et souvent absent au sein de la maison.
En 2018, le taux d’alphabétisation des femmes est de 51.8% contre 72.5% pour les hommes. [19]
Ces tendances changent alhamdullillah, même au sain des classes sociales les plus modestes dans les zones urbaines et j’espère inshallah que de plus en plus de filles auront accès à l’école à l’avenir.
v. Education
Il a ceux qui n’ont pas accès à l’éducation et il y a ceux qui prétendent trop en avoir. En effet, Il y a eu un certains nombre de cas de fraude autour de la falsification des diplômes et inadéquation entre le diplôme et le poste occupé. [20] Dans les élections de 2013 plus de 10 candidats avaient été disqualifiés pour possession de faux diplômes. Une des exemples de l’inadéquation de diplôme et le post occupé est Muneer Khan qui était au temps de Zulfiqar Ali Bhutto Responsable de programme nucléaire avec un diplôme d’ingénieur électrique.
Bon pour finir sur quelque chose de positif, l’éducation reste un moyen d’ascenseur social, Farwa Batool est une exemple de personnes venant d’un milieu modeste et une minorité persécutée des Hazara. Elle a eu la première position dans l’examen CSS dans la province de Balûchistân et la 9ème position au niveau nationale en 2019.[21]
Le dernier point que je voulais aborder concernant l’éducation et l’intégration des cours sur les sciences religieuses à l’école. Ce qui est un point positif mais là encore on délaisse les minorités. Plus jeune j’ai eu des cours d’arabe et islamiat à l’école. Et mes camarades chrétiennes n’avaient pas de cours spécifique de remplacement. La plupart ont fait l’arabe et les sciences islamiques comme nous.
Passons maintenant aux choses plus basiques encore de la vie quotidienne.
vi. Everyday life facilities
Malgré tous ce que je vous ai dit, vous allez me dire qu’il fait quand même bon vivre au Pakistan. Sauf que selon la ville que vous allez choisir pour habiter vous aurez plus ou moins d’eau. En effet, l’eau courante n’est pas accessible 24h/24, donc il faut prévoir des réservoirs souterrains ou sur le toit qu’il faut ensuite alimenter lors des heures de lâchers d’eau[22]. Amusant !
Pakistan fait partie des 10 pays qui ont le plus bas niveau d’accès à l’eau potable. 21 million de personnes dans la population totale de 207 millions n’ont pas accès à l’eau potable.[23]
J’ai cherché les stats sur les foyers ayant accès à l’eau chaude, recherche pas très fructueuse pour l’instant. Donc j’extrapole d’après un article publié dans le journal DAWN[24] et le diagramme[25] fait par wikipédia dessus : 65 millions d’habitants sont extrêmement pauvre. Donc en étant optimiste en supposant que les riches, et la classe moyenne ont accès à l’eau chaude, ça fait quand même 65 millions de personnes sans accès à l’eau chaude dans leur foyers.
Pour tirer l’eau vous aurez besoin d’électricité. 70,79% de la population avait accès à l’électricité en 2017 sachant qu’on était déjà à 70.30% en 1999[26].
Selon l’enquête sur le niveau de vie et niveau social du Pakistan sur les années 2018-19[27], 12% de la population n’a pas de toilettes. 35% de population n’a pas de système sanitaire à la maison. Je vous encourage à aller consulter ce rapport qui est riche sur d’autres indicateurs concernant l’éducation, accès à l’internet, moyens de communications par exemple.
Là, je me permets de nuancer un peu, il existe des quartiers sympas dans toutes les grandes villes qui ont l’électricité 24H/24 ainsi que l’eau. Il est certainement moins cher d’habiter là bas que dans la banlieue parisienne. A condition qu’on continue à gagner avec les standards des pays européens.
vii. Problèmes sociétales
Maintenant, on va aborder les problèmes sociétales avant de conclure ce podcast.
L’Irresponsabilité des personnes au pouvoir reste un gros point de frustration pour le contribuable. Comme ça transparaît à travers ce dialogue dans la biographie d’Abdul Qadeer Khan par Imran Chodhry.
C’était vraiment lamentable que les envoyés de gouvernement n’aient même pas essayé de comprendre les capacités d’Abdul qadeer Khan et a passé leur temps à assouvir leur désir personnels au Pays Bas. En voyant cela Abdul Qadeer se sentait encore plus triste et un jour il a fait part de son sentiment : « Vous êtes financé par l’argent de contribuable pour exécuter une grande responsabilité. Cela ne vous sied pas de gaspiller votre temps ici en jouant jouer aux échecs. » Ce qui bien sûr n’a pas été apprécié par l’envoyé spéciale a répondu : « Mêlez vous de vos affaires, je sais ce que je dois faire. »
Dans un des précédents podcasts, je vous racontais comment Manto décrit la corruption dans la bureaucratie. Transperancy international[28] fournit un classement avec un indice de corruption qu’elle estime. Un score plus proche de 0 correspond à plus de corruption et un score proche de 100 à moins de corruption. La France occupe la 26ème position avec un score de 69 et le Pakistan occupe la 126ème position avec un score de 29.
Et avec ça je vais conclure mon podcast pas très glorieux pour le Pakistan.
3. Conclusion
J’ai volontairement mis l’accent sur les choses plus difficile à accepter par les franco-pakistanais.e.s. Pakistan a de nombreux chantiers de développement à adresser mais ce sont les choses qui peuvent être réglées le temps d’une génération comme en Corée du Sud. La peur de l’autre, la culture de division est par contre est plus problématique parce que ça ne s’arrête pas au racisme mais va jusqu’à la persécution ce qui est contraire au étiquettes d’un pays qui se réclame musulman.
De l’autre côté, vouloir vivre bien en France ne vaut pas dire qu’on déteste complètement le Pakistan. Pour les femmes, ce rapport est beaucoup plus contrasté que les hommes. L’appartenance, l’attachement n’est pas quelque chose qui se traduit forcément par un retour au pays, même si ce retour est un des aspects. Mon identité, mon degré de confort avec ces deux pays est un choix personnel. Ça ne devrait pas être une décision binaire et de plus imposée par quelqu’un d’extérieur.
A cause de tous ces aspects évoqués, retourner vivre au Pakistan pour la plupart d’entre nous reste largement un myth, même si on observe un mouvement qui embrasse ce changement.
[1] https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Muslim_self-identification.jpg
[2] Reportage Pakistan, anthropologie d’une république islamique – Michel Boivin, Mariam Abou Zahab
[3]https://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_interdisant_le_blasph%C3%A8me_(Pakistan)#Section_295(c)_du_code_p%C3%A9nal_introduite_en_1986
[4] https://www.arte.tv/fr/videos/088254-000-A/pakistan-le-blaspheme-et-la-mort/
[5] Frank McLynn, Famous Trials: Cases that made history, Crux Publishing Ltd, 1999, 256 p.
[6] https://www.la-croix.com/Monde/Pakistan-moins-7-morts-50-blesses-ecole-coranique-2020-10-27-1201121477
[7] https://www.arte.tv/fr/videos/093942-000-A/pakistan-cure-fan-de-foot-et-sauveur-d-esclaves/
[8] https://www.portesouvertes.fr/edifier/podcast/pakistan-700-chretiennes-kidnappees-chaque-annee
[9] https://knoema.com/atlas/ranks/Kidnapping-rate
[10]https://en.wikipedia.org/wiki/Murder_of_Zainab_Ansari#:~:text=On%2017%20February%202018%2C%20an,raping%20and%20murdering%20Zainab%20Ansari.&text=He%20was%20sentenced%20to%20death,at%20Lahore’s%20Kot%20Lakhpat%20jail.
[11] https://fr.wikipedia.org/wiki/Crime_d%27honneur#cite_ref-11
[12] https://gulfnews.com/world/asia/pakistan/eight-year-old-pakistani-maid-tortured-to-death-for-letting-parrots-free-1.71847358
[13] https://en.wikipedia.org/wiki/2017_Census_of_Pakistan#:~:text=Transgender%20population,-Transgender%20rights%20campaigners&text=Bindya%20Rana%2C%20leader%20of%20the,300%2C000%20transgender%20people%20across%20Pakistan.
[14] https://www.ouest-france.fr/monde/pakistan/une-premiere-presentatrice-transgenre-la-television-au-pakistan-5652094
[15]https://en.wikipedia.org/wiki/Disability_in_Pakistan#:~:text=The%205th%20Population%20and%20Housing,down%20to%20less%20than%200.48%25.
[16] https://www.omicsonline.org/open-access/mental-health-pakistan-optimizing-brains-1522-4821-17-160.php?aid=37919#:~:text=Mental%20health%20is%20the%20most,majority%20of%20which%20are%20women.
[17] https://www.parhlo.com/haq-bakshish-marriage-with-quran#:~:text=The%20term%2C%20traditionally%20known%20as,up%20the%20right%20to%20marry.&text=An%20incident%20highlighted%20by%20the,married%20to%20the%20Holy%20Quran.
[18] https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/fields/370.html#PK
[19] https://en.wikipedia.org/wiki/Education_in_Pakistan#/media/File:Literacy_rate_in_Pakistan_1951-2018.png
[20] http://archive.indianexpress.com/news/fake-degrees/1098271/
[21] https://www.parhlo.com/hazara-girl-farwa-batool-css/
[22] https://en.wikipedia.org/wiki/Water_supply_and_sanitation_in_Pakistan#Wastewater_treatment
[23] https://gulfnews.com/world/asia/pakistan/21-million-in-pakistan-dont-have-access-to-clean-water-report-1.2192988
[24] https://www.dawn.com/news/842873/need-for-a-new-paradigm
[25] https://en.wikipedia.org/wiki/Poverty_in_Pakistan#/media/File:Socio-Economic_Status_of_Pakistanis.png
[26]https://www.indexmundi.com/facts/pakistan/indicator/EG.ELC.ACCS.ZS#:~:text=Access%20to%20electricity%20(%25%20of%20population)%20in%20Pakistan%20was%2070.79,population%20with%20access%20to%20electricity.
[27] http://www.pbs.gov.pk/sites/default/files//tables/rename-as-per-table-type/summary_of_key_indicators_PSLM_2018-19.pdf
[28] https://fr.wikipedia.org/wiki/Indice_de_perception_de_la_corruption