J’ai rêvé d’un foyer
Habité par le silence
Avec des murs impersonels
Aux couleurs incolors
Aux senteurs inconnus.
Où deux jeunes gens vivent
Comme à travers un voile de brume
Les plats sont sans sel
les desserts sans sucre.
Une femme tous les matins, noue la cravate de son mari
Quand il rentre à la maison lui enlève ses chaussures.
Un homme perd son sourire dès qu’il emprunte le chemin de la maison
La maison a comme un sortilège d’annihiler sa bonne humeur.
C’est un foyer qui sent le faux.
Un mariage avec des faux témoins.
Et puis ça sent le déséquilibre.
ça s’appelle un sacrifice.
ça s’appelle jouer avec des sentiments.
J’ai rêvé d’un foyer
Où deux jeunes gens habitent dans deux mondes à part
Où les phrases sont aspirées par le silence
Et les regards sont attirés par le sol.
La femme est la joie.
L’amour et sottise
Curiosité et parole
La chaleur et les surprise
Mais je ne sais pas pourquoi les câlins aboutissent à des distances.
Le toucher sent le mort
Les mots sonnent creux.
L’homme s’épuise au travail.
Dors avec les souliers.
A la mine fatiguée.
Et il ne rit jamais.
De temps en temps, il y a une bise de printemps qui pénètre la maison
ça sent le parfum dans les cols de ses chemises du boulot
Il esquisse des sourires en regardant son téléphone.
Ces temps-là quand elle lui parle, il écoute distraitement.
Répondant par le même silence qu’auparavant.
Dans cette histoire la femme est engagée
Elle aime plus qu’il ne l’aime pas
C’est peut être pour ça qu’elle accepte d’être la numéro 2
Mais un jour tout proche,
Elle fera ses valises,
Brûlera les photos qu’elle a prises à son insu,
Elle se défera des ces souvenirs
D’un foyer si lugubre qu’on n’avait pas envie d’y vivre
Elle oubliera comment c’est que d’être tous les soir au rebord d’une falaise
avec une envie de suicide et malgré tout vivre
Elle oubliera que son sourire n’avait aucun effet sur lui
Elle oubliera tout.
Car quand on a tout donné,
On ne regrette pas d’abandonner.
You can continue reading this type of content on this page : Poems