Warq#003 – Identité de la première génération des immigrants pakistanais en France

 

A.    Sur les traces de mon Identité

 III.            Podcast : Identité de la première génération des immigrants en France.

 

1.      Introduction

 

Dans un précédent podcast, nous avons abordé pourquoi les pakistanais choisissaient de quitter leur pays, pour quelles raisons ils ont pu choisir de venir en France et quelles étaient les difficultés psychologiques et matérielles auxquelles ils étaient confrontés lors de leur intégration. Continuant sur le thème d’identité, dans ce nouveau podcast, on se propose d’explorer celle de la première génération des immigrants pakistanais. Comment ils font face à la séparation de leur famille. Comment ils gèrent la peur, quels métiers ils exercent et lorsqu’ils obtiennent les papiers, quelles sont leurs difficultés. Je pense qu’explorer l’identité de cette première génération de migrants est vraiment essentiel afin d’éviter de donner une occasion à ceux qui vont écouter le prochain podcast de mettre la responsabilité sur la première génération. C’est facile pour moi, issue de la deuxième génération, de parler que de mes problèmes. Mais cela se passe dans un contexte donné.

2.      Origines

Sans plus tarder on va donc aborder la première phase de départ du Pakistan. Nous avons déjà abordé les raisons de départ, je vais rapidement évoquer leurs origines. Mariam Abou Zahab, chercheur à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, dans un article paru en 2007 a identifié les régions de départ du Pakistan. Il s’agit surtout des villages autour de Gujrat, Mandi Bahaddin, Faisalabad, Sahiwal et Sargodha. C’est pour ça que la plupart des migrants dans les années 70 étaient peu éduqués. Ali, un pakistanais issue de la deuxième génération des immigrants réagit lorsqu’il se heurte parfois à leur mentalité : « Les pakistanais éduqués sont plutôt partis vers les pays anglo-saxons pour faire valoriser leur diplômes, le problème en France c’est qu’on se retrouve qu’avec des paindus (paysans) avec lesquels il est difficile d’avoir des discussions logiques. » Cette affirmation est confirmée par Christine Moliner dans son rapport intitulé « Invisible et modèle ?  Première approche de l’immigration sud-asiatique en France » selon lequel, les migrants sud-asiatiques qualifiés auraient trouvé des emplois aux Etats-Unis, Canada et Australie. Il y a toujours des exceptions : c’est le cas d’Abdul Qadeer Khan venu en Allemagne faire ses études en 1960 et ensuite a travaillé en tant qu’Ingénieur au Pays Bas. Il a ensuite fait du Pakistan une puissance atomique. Il a sans doute été inspiré d’Allama Iqbal, le grand poète de l’Est qui a fait ses études supérieures en Angleterre et en Allemagne à partir de 1905.
Mais être issu d’un village a ses avantages. Les villages sont constitués de communautés qui sont très solidaires entre elles et souvent occupés par une seule et même biraderi ou caste. Biraderi étant toute la famille proche et lointaine. On dit qu’il faut un village entier pour élever un enfant, et bien c’est tout ce monde qui va se réunir pour mettre des fonds en commun pour payer les frais de départ. Car il faut partir de leurs villages respectifs à Islamabad pour faire une demande de visa ou sinon chercher un agent pour faire l’intermédiaire. Je ne vais pas m’attarder sur l’actuel processus qui diffère mais une chose est certaine : il est semé d’embûches.
Pour certains, le voyage s’arrêtera avant même d’avoir commencé à cause de fraude par l’agent. Lorsque cependant, la personne réussi à obtenir un visa (touristique ou autre), il va pouvoir passer par les phases d’après. Je vous encourage à lire le périple de Sham dans un article de France 24, intitulé « Les hébergés »[1] : il est passé par l’Iran, Lesbos et Athènes avant d’atterrir à Orly. Il dit que

« Si on m’avait dit à quel point ce serait dur, je ne serais jamais venu ».

3.      Le déchirement et les limbes

Son portable, c’est son lien avec sa famille : il regarde les photos de sa sœur. « Là, c’est ma sœur. Elle a la peau plus claire que moi. Elle se marie en février. Je ne serai pas là… C’est le premier mariage de ma famille auquel je n’assisterai pas ». Il y aura d’autres occasions de naissances et décès. En situation irrégulière, ils ne pourront y assister. Ces regrets les rongeront à vie forgeant leurs caractères.
D’autres sont venus rejoindre un membre de leur famille ou biraderie déjà sur place. La première génération a des liens très forts avec la famille en France et au Pakistan. Ils vont ainsi s’entraider pour trouver du travail, s’héberger et même s’associer plus tard pour travailler. Cela crée une sorte de société où chacun a une dette de reconnaissance envers un autre,  qui les a aidé dans un temps où il n’avait pas grand-chose lui-même. Et ils ont des devoirs financiers envers leur famille au Pakistan. Selon une étude de Percot & Robuchon datant de 1995. « Il s’agit là d’une obligation morale, le contre-don à l’aide qu’ils ont eux-mêmes reçue à leur arrivée en France »

4.      La peur au ventre : clandestinité

Ces nouveaux arrivants vont passer par une phase de clandestinité. Et vivre en clandestinité, c’est comme si le monde se refermait sur eux. C’est une situation de stress permanent après tant de sacrifices de tout perdre. Imaginez-vous un instant qu’à chaque fois que vous sortez de votre appartement, vous avez la boule au ventre de se faire prendre. Imaginez ce qu’est de vivre dans une société en se sentant indésirable. Pour les plus anxieux d’entre nous, on peut le ressentir aujourd’hui, lors du confinement en sortant sans attestation par exemple
« Je peux vous assurer que si les Pakistanais savaient ce qu’ils allaient endurer en voyageant illégalement et que leurs rêves seraient brisés en Europe, aucun d’entre eux ne le ferait. » témoigne Sahhid Ali dans un article sur le site informigrants.net[2]

5.      Nature de travail

La première génération va être surexploitée : ils travailleront à la journée comme ouvriers à l’usine, dans les ateliers de confections et dans le bâtiment. Ils aspireront à devenir leurs propres patrons après ces expériences terribles. Le résultat de la recherche d’Abou Zahab va aussi dans ce sens.
Avant la politique de François Mitterrand de fusion de la carte de travail avec la carte de séjour et d’en finir avec le cloisonnement par métiers, ils feront l’objet d’une discrimination de la part de leurs employeurs. Il était aussi impossible de fonder des entreprises en leurs noms propres. Les français servaient de prête-nom dont certains se contentaient de s’assoir à la caisse et d’autres ne se montraient même pas. Dans les deux cas ils recevaient une contribution mensuelle sur leurs comptes.
Alors c’est naturel qu’ils aient de l’aversion pour un pays qui a dévoré leur jeunesse dans des conditions terribles. En plus de difficultés de travail, ces garçons qui étaient des rois à la maison en tant que garçon, d’autant plus que dans les villages le clivage homme-femme était encore plus important qu’ailleurs, devaient mettre la main à la pâte : ils vivront à plusieurs dans des studios où ils devront cuisiner, laver leur vêtements, faire le ménage etc.
Comme en témoigne Sham « Mes sœurs faisaient tout pour moi […] elles nettoyaient même mes chaussures »

6.      La difficulté des papiers

Une des difficultés supplémentaires des pakistanais est que contrairement aux indiens venants des anciens comptoirs français, ils ont un handicap de langue qui ne facilite pas les choses. Maintenant, imaginez quelqu’un qui est né en occident apprends plusieurs langues, fait un métier et choisisse d’intégrer une entreprise dans un nouveau pays. Non seulement on l’accompagne avec un « package » déménagement mais aussi, on lui offre des cours de langue. Ainsi est fait le monde. Les avantagés semblent accumuler les avantages et les personnes en difficulté sont écrouées sous les épreuves. Sham poursuit son témoignage « Ma première année a été vraiment très difficile, parce qu’en plus des problèmes de boulot, de papier et de logement, il y avait le problème de la langue… Il fallait toujours que je trouve quelqu’un pour m’accompagner partout : chez le médecin, à la préfecture… »
Pour demander l’asile  il faut d’abord pouvoir atteindre le pays d’intérêt. Puis, déposer le dossier. Le processus d’acceptation prend du temps (voire des années). Et ce n’est pas parce que vous avez fait une demande d’asile qu’elle va être acceptée. Shahid Ali par exemple a déposé son dossier en Grèce, en France et en Italie et essuyé que des refus.
François Mitterrand durant son premier septennat en août 1981 produira une circulaire précisant les conditions de régularisation exceptionnelle instaurés en faveurs des travailleurs clandestins et des autres immigrés en situation irrégulière selon un article paru dans Le monde qui récapitule les dates clés de l’immigration en France.[3]
Lorsqu’ils obtiennent les papiers pour le renouvellement, ils doivent faire de longues queues devant la préfecture. Certains vont même camper devant la préfecture toute la nuit devant la préfecture afin d’avoir un rendez-vous.
Une fois qu’ils auront pu obtenir les papiers, un processus de regroupement familial va commencer. Et la génération d’après aura un tout autre genre de problèmes.

7.      Réussite

Après une vie en communauté, les immigrants pakistanais se préparent à une vie de solitude. Christine Moliner identifie ce schéma dans son rapport : « Comme pour les autres courants migratoires, le type de logement occupé dépend des étapes du cycle migratoire et du cycle de vie : location de petits appartements vétustes occupés à plusieurs hommes seuls, pendant la phase de migration masculine ; location d’un appartement plus grand pour le regroupement familial, puis achat d’un appartement ou d’un pavillon. »
Ils choisiront de vivre loin de quartiers communautaires afin de favoriser l’apprentissage de la langue française. Une jeune fille de la deuxième génération témoigne « c’est parce qu’il trouvait que le quartier devenait trop communautaire et que ça allait nuire à l’évolution de ses enfants, à l’apprentissage du français [qu’on est partis]. »
La première génération de pakistanais est de deux types.

  1. Ceux qui reconnaissent l’importance des études pour offrir d’autres perspectives à leurs enfants. Ceux-ci sont souvent eux même éduqués mais leurs diplômes ne sont pas reconnus en France. A défaut de leur réussite, ils veulent voir leurs enfants réussir et mettront tous les moyens en place. En effet, l’école joue un rôle central dans le projet migratoire, elle est perçue comme l’instrument principal de sa réussite.
  2. Le deuxième type est celui qui a l’âme de l’entreprenariat. Toute la famille contribue à l’entreprise familiale. Les formations de Comptable sont assez courantes pour les enfants des tenants de commerces ethniques.

Au regard de leurs parcours, les individus de la deuxièmes génération ne peuvent qu’être reconnaissants quand leur parents les désignent comme leur propre réussite. C’est un plaisir de les voir sourire lorsque les profs principaux leur remettent des bulletins après leur journée éreintante de travail. Enfin, lorsqu’on leur présente nos diplômes dans leurs mains abîmées par la nature de leur travail, on sait que sans eux on n’y serait pas arrivé.
Ils auront tenu à sacrifier leur santé et leur temps pour la deuxième génération. Ils nous auront offert le confort d’un pavillon dans le banlieue. Les structures d’état n’étant pas efficients, ils auront recourt encore une fois à la communauté pour l’achat d’un bien. Les Pakistanais, étant plus pratiquants que les autres dans leur religion ont du mal avec le principe de crédit qui inclut l’usure qui est interdit en Islam. Déplorant l’absence d’une banque qui respecte ce principe ils vont limiter au maximum le recours au crédit. Cette logique est corroborée par le rapport de Christine Moliner, intitulé « Invisible et modèle ? Première approche de l’immigration sud-asiatique en France ». J’attire l’attention sur le mot « invisible ». La première génération se fera toute petite et fera toutes sortes de boulots ingrats. Ils ne seront pas en mesure d’imposer ou demander quoi que ce soit au gouvernement et le gouvernement s’acharnera sur leurs mœurs en interdisant le voile à l’école pour leurs enfants (2004). A l’inverse en Allemagne par exemple, les ingénieurs pakistanais sont nombreux, et demander à leurs entreprises un endroit pour prier ne relève pas de tout de l’impossible. La conclusion à garder est que plus vous serez compétents, plus vos demandes seront prises en compte. Cependant, maintenant, la seconde génération ne devrait pas être timide de leur héritage culturel. Nos parents ont payé une vie de main d’œuvre bon marché !

8.      Conclusion

Ce sujet est bien trop complexe pour pouvoir le décortiquer sur un temps aussi court mais nous permet néanmoins d’éviter d’entrer dans le « blame-game ». Ce jeu qui consiste à accuser la première génération d’avoir fait des choix qui pèsent sur la seconde génération. A présent nous avons un peu plus de contexte pour connaître la première génération et on peut aborder avec un peu plus de sérénité l’identité de la seconde génération. Pour aller plus loin, vous pouvez lire les romans de Khalid Hosseini tel que Les Cerfs Volant de Kaboul, et Si la lune éclaire nos pas de Nadia Hashimi. Ces deux livres racontent des périples d’immigration à travers des continents.

 

Special thanks to Charlotte Attal to let me use her image as the header of this article. Cela fait parti d’un projet « Identités dérascisées » réalisé par Charlotte Attal (designeuse graphique) et Emelyne Chemir (designeuse textile). Pour en savoir plus : charlotte_attal

[1] https://webdoc.france24.com/heberges-migrants-refugies-sham-paris-habitant-accueil-singa-samu-social-france/
[2] https://www.infomigrants.net/fr/post/13131/shahid-ali-migrant-pakistanais-l-europe-n-est-pas-comme vous-l-imaginez
[3] https://www.lemonde.fr/societe/article/2002/12/06/les-dates-cles-de-l-immigration-en-france_301216_3224.html

Warq#002 – Les raisons d’une immigration des pakistanais en France et le prix à payer

Special thanks to Charlotte Attal to let me use her image as the header of this article. Cela fait parti d’un projet « Identités dérascisées » réalisé par Charlotte Attal (designeuse graphique) et Emelyne Chemir (designeuse textile). Pour en savoir plus : charlotte_attal

A.    Sur les traces de mon Identité

    II.            Podcast : Les raisons d’une immigration des pakistanais en France et le prix à payer

 

1.      Intro

Salaam Aleekum ! Bismillahi rahmani raheem. Bienvenue au podcast Oraq. Le but est de partager avec vous les pensées sur une vie de diaspora pakistanaise en France. On parlera de religion, d’études, de travail, d’identité, d’Histoire avec un grand H et bien d’autres choses.
Je m’appelle Warq et suis vôtre hôte pour ce podcast. J’ai 28 ans, j’habite dans la région parisienne et je suis issue d’une immigration, arrivée en France à l’adolescence.
Le site L’Internaute[1] définie l’identité simplement comme les « Données qui déterminent chaque personne et qui permettent de la différencier des autres. ». Aussi simple que cela paraisse au premier abord, cette notion n’en est pas moins complexe. Quelles sont les données qui nous définissent ? Et quelles sont les données qui nous différencient des autres ? Le nom, le prénom et l’âge sont le premier ensemble d’informations que l’on décline pour s’identifier. Mais au-delà de ces étiquettes, ces repères temporels, qui sommes-nous ? Chacun d’entre nous essaie d’arriver à sa vraie identité, comme dans Eragon nous cherchons notre vrai nom, de trouver nos points communs avec les autres mais aussi nos particularités.
Dans ce podcast on va explorer l’identité des immigrants pakistanais en France. Pour savoir qui sommes-nous, on doit savoir d’où l’on vient et pourquoi ?

2.      Les causes de l’immigration

        i.            Instabilité politique

Concernant les causes, et d’après ce que j’ai compris, étant donné que le fondateur du Pakistan Quaid-e-Azam Muhammad Ali Jinnah décède à peine un an après l’indépendance, le pays a toujours fait l’objet d’instabilité politique. Je croyais que la corruption était quelque chose de nouveau, une dégradation des mœurs survenue 57 ans après l’indépendance. Mais la lecture d’introduction d’un des livres de Manto intitulé Thanda Gosht, dans lequel il relate son procès contre la censure, apparemment pour faire avancer le dossier, il fallait le doter de « roues » et autant de roues possibles que la nature d’urgence de dossier. Il écrit :

Apko nakal lainy ho to darkhast kay sath « paheeay » laganay paray gay. Koi masal muaaïnay kay liay nikalwani ho to bhi « paheeay » laganay paray gay. Kissi afsar say milna ho to bhi « paheeay » laganay paray gay. Agar kam fori karana ho to paheeon ki tadaad barh jay gi. Ghor say dekhnay ki zarourat nahin. Agar ap ki ankhain dekh sakhti hain to ap ko zila kacheri main har arzi paheeon par chalti nazar ay gi.
Si vous voulez une copie, alors il faudra doter vos demandes de « roues ». Si vous devez faire sortir un document pour l’analyser, là aussi, il faudra mettre des roues. Si vous voulez rencontrer un fonctionnaire, les roues seront utiles. Si vous êtes pressés alors la quantité de roues va augmenter. Une attention accrue n’est pas nécessaire. Si vos yeux peuvent voir, alors toutes les demandes dans la cour de justice départementale vont vous apparaître rouler sur des roues.

Je conclus donc que cette pratique prend racine dans l’Inde ancienne et que l’érection d’une nouvelle frontière au sein de ce territoire n’a pas aboli les mauvaises habitudes. Si on lit également, Shikwa et Jawab-e-Shikwa des célèbres poèmes d’Allama Iqbal, Shair-e-Mashriq, le plus grand poète de l’Est pour le peuple sud asiatique, le déclin des musulmans est déjà notable.

 

Jin ko aata nahin dunya main koi fan, tum ho                Nahin jis qom ko parway nashayman, tum ho

Bijliyan jis may hon asouda, wo khurman tum ho          Baych khatay hain jo aslaaf kay madfan, tum ho

Honiko naam jo qabron ki tijarat kar kay                       Kia na baycho gay jo mil jayin sanam pathar kay

Dans cette strophe, il dit notamment que vous ne maîtrisez aucun savoir, que vous ne protégez pas vos territoires, vous prenez des coups et vendez les tombes  de vos ancêtres ce qui a entaché votre réputation et si vous pouviez vendre les idoles, vous le ferez certainement !
Du portier public jusqu’au Président, c’est difficile de trouver des individus non-corrompus. Le plus faible sera toujours abusé. Les cercles fermés de personnes avec le pouvoir ou des familles avec des liens avec l’armée ou la mafia se verront faire leurs demandes administratives sans les « roues » et même avec des « ailes ». C’est sans doute pour échapper à cette corruption et au manque d’opportunités que les jeunes choisissent le chemin de l’immigration. Alors pourquoi la France ?

      ii.            Choix par défaut à cause des restrictions pour aller en Angleterre

D’après un article de Mariam Abou Zahab, chercheur à l’institut d’Etudes Politiques de Paris, dans un article paru dans « Hommes et Migration » [2] : les pakistanais s’installent en France après les restrictions de 1962 sur l’entrée libre en Angleterre en tant que citoyen de pays de Commonwealth. Le choc pétrolier de 1973 a accéléré l’émigration vers les pays du Golfe. Le gouvernement de Zulfaqar Ali Bhutto ayant simplifié la délivrance des passeports, ceux qui ne sont pas partis au pays du Golfe sont partis en Amérique du Nord et les esprits aventureux ont atterris en Europe. Les pakistanais (généralement des hommes seuls) trouvent du travail en France mais sans papiers. Alors ils se rallient avec les Mauriciens et des Tunisiens pour faire une grève de la faim en 1974 pour la régularisation de leur situation. Certains obtiendront un asile politique à ce moment-là et d’autres une régularisation en 1981. Les femmes et les enfants rejoindront ces hommes venus seuls suivant un processus de regroupement familial. L’émigration vers la France continuera par la suite à cause de la situation économique instable et l’arabisation des emplois dans les pays du Golfe.

   iii.            L’émigration comme mode de vie

Selon le Ministère des Pakistanais d’outre-mer et développement des Ressources Humaines (Ministry of Overseas Pakistanis and Human Resource Development)[3]  environ 8.8 million de Pakistanais vivent à l’étranger. Dont 120 000 en France d’après l’estimation de décembre 2017. Il s’agit de l’une des plus importantes communautés expatriées au monde, soit la sixième selon le département des Affaires Economiques et Sociales de l’ONU.[4] Ils sont une source importante de revenue : en 2017 ils auraient envoyé à leurs familles un montant de 19 milliards de dollars américains selon les données de la Banque d’Etat du Pakistan.
Indirectement ou directement, chaque garçon rêve de sortir du pays pour subvenir aux besoins de sa famille. Attirée par les images d’Hollywood, cette jeunesse se sacrifie sans savoir ce qui les attend. Certains avec des passeports, d’autres en clandestinité : par bateaux qui dérivent dans la mer pendant des jours, voire des semaines. Tandis que ces expatriés vont trimer des heures incalculables, les familles au pays vont changer leur mode de vie qui va aller de zero à parfois une vie de luxe. Ces individus dotés de bonnes intentions, se sacrifieront volontairement, négligeant leur santé, leurs envies et désirs. Les familles retarderont leur mariage autant que possible pour ne pas partager les revenus et souvent choisiront une épouse qui ne leur correspond pas. Ces individus auront une vie de couple quasi inexistante, générant la frustration et le malheur des deux côtés. Le roman Mano-Salwa d’Umera Ahmed le décrit assez bien :

P.82, Roman Mano-Salwa d’Umera Ahmed

Char saalon may Karam Ali kay ghar walon ki zindagi may boht saari tabdeelian aa gay thi. Jahandad kay khandan par ab kissi ka koi qabza nahin tha. Zinat logon kay ghar safai ka kam chor chuki thi or Asif doubara janay laga tha. Jahandad kay ghar may ab muhalay ki dukan say naqad rashn aata tha or bila zarourat or zarourat say ziada jahandad ka khasta hal ghar ab char kamray kay do manzila pakay makan ki shakal ikhtiyar kar chuka tha. Jis kay mathay par Mashallah jaqmaga raha tha. Jahan dad ab ghar main beth kar apnay saaray ghar walon kay sath V C R filmay dekhta tha. Zinat ki bari beti Amina ki mangni bhi ho gay thi. 
Or in tamam asayishon or saholiyaat kay liyay Karam Ali ko haftay main sath din athara ghantay rozana kam karna para tha. Is kay jism kay mukhtalif hison par chotay motay hadisat kay natijay main patchpan zakham kay nishanaat ka izafa hua tha.

Quatre ans plus tard, la vie avait changée pour la famille de Karam Ali. Personne ne mettait de pression sur la famille de Jahan Dad [son père]. Zinat [sa mère] avait arrêté de faire le ménage chez les gens et Asif [son frère] avait recommencé d’aller à l’école. Chez lui, on faisait maintenant les courses en espèces, sans être dans le besoin et beaucoup plus qu’il n’en fallait. Leur maison en piteux état s’était transformée en une maison en béton de quatre chambres sur deux étages. Sur le fronton on avait même mis une plaque « Mashallah ». Désormais, Jahan Dad regardait des films sur les cassettes VHS avec toute sa famille à la maison. L’aînée de Zinat, Amina s’était aussi fiancée.
Et pour tous ce confort et luxe, Karam Ali avait travaillé 18 heures par jour et ce 7 jours sur 7. Sur son corps, des accidents mineurs avaient donné naissance à 55 nouvelles cicatrices.

3.      Le prix à payer

Quand on discute de l’amélioration de qualité de vie suite à l’immigration, on oublie d’en préciser le prix. D’un côté on se débarrasse des « roues » indispensables de corruption, de l’autre côté on gagne le contrôle au faciès. On a l’eau chaude à la maison mais on doit faire face à un déclassement social de soi versus l’évolution sociale dans le pays d’origine. Les classes moyennes acceptent les métiers manuels. Certes, leurs enfants vont pouvoir accéder à l’éducation gratuite mais eux ne resteront que des immigrés avec le français imparfait. Imparfaits devant leurs enfants, conscients de leurs difficultés, opportunistes pour la société. Bien sûr, personne ne les a forcées à quitter leur pays, quoique certains ont pris la route pour échapper à des conditions de vie atroces. Donc s’il y a des gains matériels, le tribut du stress psychologique à payer est énorme.
Selon l’article de François Duparc publié dans « Dialogue » en 2009 intitulé Traumatismes et Migrations Première partie : Temporalités des traumatismes et métapsychologie[5] , il y a 3 types de migrations :

  1. Pour fuir une menace mortelle (zone de guerre, génocide, emprisonnement ciblé)
  2. Séduction par une publicité mensongère d’une vie meilleure (« American Dream »)
  3. Migration réfléchie et préparée anticipant les difficultés de langue et d’intégration.

Les statistiques sur les motifs de migration en France[6] montrent que les premiers motifs d’immigration sont les raisons familiales et les études. Ces motifs tombent sous le couvert du troisième type de migration causant le moindre trauma mais ne sont pas sans conséquence.

Dans un premier temps, le migrant manifeste une sorte de déni légèrement maniaque ou hyperactif, accompagné d’une hyper-adaptation à la culture du pays d’accueil. Mais cette adaptation se fait sur un mode quasi opératoire, en faux-self[7] (Eiguer, 1998). » Pour éviter le rejet, les immigrés ont même tendance à renier des parties de soi.

L ’ « intégration » française qui, au fil des années est devenue « assimilation », est plus poussif qu’aux Etats Unis et en Angleterre. Christophe Bertossi dans son étude Les modèles d’intégration en France et Grande Bretagne pense que « Les politiques britanniques ont dégagé une approche fondée sur l’importance des groupes minoritaires et mis l’accent sur l’intégration, non pas comme un processus d’acculturation nationale et civique mais comme un projet d’égal accès aux droits dans une société britannique reconnaissant le multiculturalisme comme une réalité sociologique et politique »[8]. Dans la Revue Européenne des Migrations Internationales, Kastoryano Riva écrit : « Contrairement aux pays européens, les États-Unis, pays d’immigration constitué depuis deux siècles par des flux migratoires divers, entretiennent une relation, différente avec les populations immigrées. Un pays constitué par l’immigration donne par définition, à tout individu (même au nouveau venu) une légitimité de droit et de fait. »[9] Tandis que le modèle français, Christophe Bertossi continue « refuse toute forme de différenciation ethno-raciale dans l’espace public ». D’après un dossier apparu dans « Hommes et Migration : « Pour un nombre considérable de Pakistanais, selon une vision idéale de l’intégration, la France devrait être plus tolérante et accepter la différence, et s’acculturer ne devrait pas être le prix à payer pour vivre « normalement ». »[10] Une image de BDouin me vient à l’esprit où on demande à l’immigré de s’adapter en habits, en religion et en fin de compte d’être invisible dans la société.

Toujours selon l’étude de François Duparc citée plus haut : « Certains jugent que la synthèse complète des deux cultures dans la personnalité du migrant, même si elle peut se faire après une période de deuil suffisante, reste largement une utopie, dans la plupart des cas [selon les psychologues Eiger et Vega], (Eiger, 1998 ; Vega, 2001) ». Même si on pourrait penser que les conséquences ne sont vécues que par la personne qui fait le déplacement lors d’immigration, c’est en tout cas la logique de nos parents, mais en fait la seconde, la troisième et même les générations d’après hériteraient de ces traumatismes. Parce que d’après ce que j’ai compris, on récrit l’histoire sur ce qui aurait pu être si la migration n’avait pas eu lieu. Cette étude mentionne également un courant contraire où le psychiatre W. Vega (2001) suggère que la santé psychologique des immigrés est meilleure que celles des américains. L’effet ressenti par la deuxième génération au niveau de troubles psychologiques est supérieurs aux américains natifs parcontre.
Si on réfléchit maintenant par rapport à la diaspora pakistanaise, au final pas si loin dans notre généalogie, nos grands-parents ont déjà vécu le traumatisme de l’immigration. Cette fois-ci du premier type, où l’on craignait pour sa vie et que tout le passé avait disparu, sans aucune possibilité de retour. On peut trouver ce récit dans le célèbre nouvelle de Manto intitulé Toba Tek Singh. Le sujet de l’histoire est l’échange des malades mentaux entre l’Inde et le Pakistan après l’indépendance. Les malades ont du mal à savoir où ils sont, comment une terre sans avoir bougé peut changer de nom, et quel bout de terre appartient à qui car les politiques qui prennent ces décisions sont tout aussi perdus.
Manto, toujours dans l’introduction de son recueil de nouvelles Thanda Gosht se trouve également perdu.

Bambai chor kar karachi say hota hua ghaliban sat ya aath january unees so artalees ko yahan lahore pohncha. Teen mahinay meray dimagh ki ajeeb o ghareeb halat rahi. Samajh nahin aata tha, main kahan hun. Bumbai may hun, Karachi may hun, Karachi may apnay dost Hasan Abas kay ghar betha hun ya Lahore may jahan kay restorano main quaide-e-Azam fund, jamaa karnay kay liyay silsilay main raqs o suroor ki mehfilain aksar jamti thin.
Teen mahinay tak mera dimagh koi faisla na kar saka. Aysa maaloom hota tha kay parday par aik sath kai film chal rahay hain. Apsa main gud mud…Kabhi bumbai kay bazar or galian, kabhi karachi ki choti choti taiz raftaar tramain or gadha gariyaan or kabhi Lahore kay purshor restoran…samajh may nahin aata may kahan hun… Sara sara din kursi par betha khialaat may khoya rehta. 

Parti de Bombay en passant par Karachi, je suis arrivé ici à Lahore environ le 7 ou 8 Janvier 1948. Pendant trois mois, ma tête était dans un état étrange. Je ne comprenais pas, où j’étais. A Bombay, à Karachi chez mon ami Hasan Abas ou dans les restaurants de Lahore où des programmes musicaux et dansants étaient souvent organisées pour lever les fonds pour Quaid-e-Azam Fund.

Durant trois mois, mon cerveau n’arrivait pas à se décider. On avait l’impression que plusieurs films étaient projetés de façon simultanée sur un drap . Qu’ils se confondaient entre eux… De temps en temps on apercevait les bazars et ruelles de Bombay, de temps à autre on voyait les très rapides petits trams et les charrettes d’âne de Karachi et puis quelques fois les bruyants restaurants de Lahore apparaissaient… Je n’arrivais pas à savoir où j’étais… Je passais mes journées entières assis sur une chaise perdu dans mes pensées.
Manto tombe dans une sorte de torpeur et a du mal à savoir comment la séparation va s’opérer dans la littérature Ourdou vu qu’il est écrivain du métier. Comment ce qui a été écrit d’un côté et de l’autre de la frontière sera différencié. J’ai trouvé du réconfort dans ses propos. Il avait comme mis des mots sur ma propre confusion.

Lekin jab likhnay betha to dimagh ko mutashir paya. Koshish kay bawajoud Hindousatn ko Pakistan say, or Pakistan ko Hindustan say alehda na kar saka. bar bar dimagh may yay uljhan peda karnay wala sawal gunjta, kia pakistan ka adab alehda ho ga. agar hoga to kaissay ho ga ? wo sab kuch jo salim hindustan main likha gaya tha, is ka malik kon hai, kia is ko bhi taqseem kia jay ga ? kia hindustanion or pakistanion kay buniadi masaïl aik jaissay nahin ? Kia idhar urdu bilkul na paid ho jay gi ? yahan pakistan may urdu kia shakal ikhtiyar karay gi ? kia humari istate mazhabi istate hai ? 

Mais quand j’ai voulu écrire, j’ai trouvé ma pensées dispersées. Malgré l’effort, je ne pus différencier l’Inde du Pakistan et Pakistan de l’Inde. Une question qui semait la confusion résonnait dans ma tête : Est-ce que la littérature du Pakistan sera différente ? Si oui, comment sera-t-elle ? Tout ce qui avait été écrit dans l’Inde entière, qui en sera le propriétaire ? Est-ce que cela sera également partagé ?? Est-ce que les problèmes fondamentaux des indiens et des pakistanais ne sont pas semblables ? Est-ce qu’ici, l’Ourdou sera prospère ? Ici, au Pakistan, quelle facette l’Ourdou va prendre ? 

De la même façon que cet écrivain, un grand nombre des grands-parents pakistanais ont vécu l’immigration. La deuxième génération accumule donc le traumatisme de l’immigration de leurs parents et la leur. Et nous, la 3ème  génération, on se retrouve avec l’héritage de ces deux immigrations.
Nous avons le confort, quoique, tout est relatif. Le déclassement social nous oblige à vivre dans des banlieues. Les banlieues les moins chères sont des cadres moins idéaux pour vivre son rêve américain. Je vais vous lire un extrait d’étude Yaël Brinbaum, intitulé Trajectoires scolaires des enfants d’immigrés jusqu’au baccalauréat . « Les conditions de scolarisation sont notamment en lien avec la ségrégation urbaine. « Toutes choses égales par ailleurs », la scolarisation en éducation prioritaire, loin de corriger les inégalités sociales, diminue le niveau scolaire. Elle augmente également les orientations dans les filières professionnelles [confirmant Alexia Stéfanou, 2017], la sortie sans diplôme et réduit les chances d’obtenir un baccalauréat. Les politiques successives d’éducation prioritaire, mises en place pour limiter voire pour corriger les injustices liées à ces phénomènes, n’ont pas les effets escomptés, voire augmentent les inégalités sociales. Les moins bonnes conditions d’enseignement, l’envoi d’enseignants moins expérimentés et le niveau plus faible ne permettent pas d’améliorer les résultats, sans compter les effets de la stigmatisation de ces établissements. Une politique effective d’éducation dès les premières années demeure plus que jamais une priorité, avec des moyens, mieux ciblés et un accompagnement scolaire des enfants très tôt en échec, et plus de mixité sociale. »[11] Ainsi, les enfants pour lesquels les parents ont fait des sacrifices sont aussi victimes d’une discrimination. Les enfants grandissent donc tiraillées entre deux identités car la politique française voudrait qu’on efface toute appartenance au pays d’origine, à la culture. Pour que de cette façon quand vous vous présentez comme «  Je suis française, je vis en Franche-Comté », l’interlocuteur écarquille les yeux avec une question tacite mais pourtant formulée à haute voix : « Mais en vrai, tu viens d’où ? ». C’est humain d’être curieux mais c’est hypocrite de donner des cours d’assimilation et d’humilier les gens par derrière pour les réduire qu’à des êtres exotiques.
De mon point de vue, cette singularité d’immigration qui dans la courbe de la vie intervient de façon ponctuelle mais, dans cette durée très courte nous fait prendre des valeurs qui vont de « – infini » à « + infini »  . La courbe de vie continue comme avant mais pourtant les êtres portent à jamais la trace de cet évènement. On a des problèmes d’identité qui empêchent une construction optimiste. On a une barrière de langue qui nous empêche de se lancer dans des projets politiques. On a des liens religieux plus forts que dans le pays d’accueil ne cautionne et voudrait qu’on les oblitère. On a une envie énorme de s’adapter, d’appartenir et pour cela il faut qu’on meure avant que la mort réelle ne survienne. [Note de l’éditeur : ce qui revient à une mort symbolique. Dans une vie on peut mourir symboliquement plusieurs fois pour renaitre à la beauté de son chemin de vie]

4.      Conclusion

Pour conclure cette épisode, on peut dire que le déracinement des Hommes continue à cause d’autres hommes au pouvoir. Ce n’est une partie de plaisir ni pour celui qui découvre les difficultés sur le terrain ni pour celui qui se croit être préparé. Génération après génération, les hommes portent un poids d’héritage qui peut être source de joie ou de tristesse. Un déchirement non seulement physique, mais aussi psychologique s’opère au niveau des personnes qui choisissent l’immigration. Avoir un pied dans chaque bateau, c’est n‘avoir les deux dans aucun. La remise en cause d’intégrité des immigrants par les pays d’accueil, le bousculement de leurs mœurs, jusqu’à les rendre une ombre d’eux même rend le travail de reconstruction et construction du soi difficile. Nous essaierons inshallah dans le prochain podcast d’explorer l’identité de la première génération des immigrants pakistanais en France. D’ici là, j’espère que ce remue ménage apportera quelques réponses à chacun sur sa quête d’identité.
Merci d’avoir écouté le podcast. J’espère inshallah que nous nous retrouverons très vite autour de d’autres sujets intéressants. Portez-vous bien. Salam aleekum.
[1] https://www.linternaute.fr/dictionnaire/fr/definition/identite/
[2]  Abou Zahab. Migrants pakistanais en France. In: Hommes et Migrations, n°1268-1269, Juillet-octobre 2007. Diasporas indiennes dans la ville. pp. 96-103;
[3] « Statement showing number of Overseas Pakistanis living, working and studying in different regions/countries of the world, as on 31st December, 2017 – Region-Wise distribution » (PDF). Ministry of Overseas Pakistanis and Human Resource Development. 31 December 2018. Retrieved 29 August 2019.
[4] Service, Tribune News. « India has largest diaspora population in world: UN ». The Tribune. Retrieved 3 March 2016.
[5] Traumatismes et migrations Première partie : Temporalités des traumatismes et métapsychologie François Duparc Dans Dialogue 2009/3 (n° 185), pages 15 à 28 https://www.cairn.info/revue-dialogue-2009-3-page-15.htm
[6]  DEPARTEMENT DES STATISTIQUES, DES ETUDES ET DE LA DOCUMENTATION Numéro 96 – mai 2020
[7] https://fr.wikipedia.org/wiki/Vrai_self_et_faux_self
[8] Les Modèles d’intégration en France et en Grande-Bretagne Philosophies, politiques et institutions publiques de Christophe Bertossi, Chargé de recherche à L’Ifri(Paris).
[9] Kastoryano Riva. L’État et les immigrés : France, Allemagne, Grande-Bretagne et États-Unis. In: Revue européenne des migrations internationales, vol. 5, n°1,1989. Les politiques d’immigration en Europe et aux États-Unis. pp. 9-20;
[10] Hanif Roomi. Que disent les jeunes Pakistanais de l’intégration ?. In: Hommes et Migrations, n°1268-1269, Juillet-octobre 2007. Diasporas indiennes dans la ville. pp. 104-109;
[11] Yaël Brinbaum. Trajectoires scolaires des enfants d’immigrés jusqu’au baccalauréat. Education et Formations, Ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, Direction de l’évaluation et de la prospective, 2019, La réussite des élèves : contextes familiaux, sociaux et territoriaux, pp. 73-104. ‌halshs-02426359‌