La meilleure version de toi, Mashallah.

J'aurais voulu qu'on m'adopte
Si je frappe à une porte
Dans une bande d'amis
Dans une nouvelle famille
J'aurais pu être la petite souris
J'aurais pu vivre sans faire de bruit
Je n'aurais pas fait de vagues
J'aurais avancé sans faire de zigzag
Je me serais adaptée à toutes les circonstances
J'aurais gagné le César de tolérance.
Mais mes ambitions ont changées 
Je n'ai plus plus peur de déranger 
Je ne veux plus d'une petite place dans l'ombre
Désormais, je serais le contraire du sombre
Je veux de la lumiere, être la lumière,
Dans mon vocabulaire j'ajoute singulière,  spectaculaire, extraordinaire
Je veux être le personnage principale
Je veux une médaille de reconnaissance nationale
Je veux veux avoir un impact phénoménal
Je veux faire un effort plus colossal
Je veux travailler plus dur. 
Je veux tapper plus fort.
Sortir de mon confort, balayer les remords.
Je vais changer mes constellations
Je vais ranger mes illusions
Je veux des étoiles brillantes
Je veux des lueurs scintillantes
Qui me font rêver la nuit
Qui me laissent faire du bruit
Qui me libèrent le matin
Qui m'accompagnent en chemin
Je suis fière de toi quand tu dis "non!"
Enfin, tu respectes ton prénom
Après avoir tant exploré la culture de "oui!"
De vivre ma vie, je me rejouie
Je vais célébrer ma première ride,
Je vais accepter ma vision qui débride
Je vais accepter mes cheveux blancs
Je vais arrêter de faire semblant
Parce que toi ma belle, tu es la plus belle pour moi
Pour toi, je vais me relever, je vais t'emener loin.
Tu merites d'être la meilleure version de toi, mashallah
On va y aller vers un extraordinaire toi. Inshallah.

Je ne suis pas seule, j’aurais toujours Lui.

Petit à petit.

Au début tu te dis : ça sert à rien de se maquiller, ça sert à rien la crème. Ça sert à rien de se laver le visage. Ca sert à rien de se brosser les dents. Maintenant tu regardes ton visage et tu vois un fantôme dans le miroir. Tu sens l’haleine de chacal remonter ton masque. Tu te demandes comment ç’a pu t’arriver. Eh ben, c’est arrivé petit à petit. C’est arrivé petit à petit.

Tu te dis que ce n’est qu’un petit accessoire, un petit papillon pour mon foulard. Tu te dis : et si je ne le mets pas, ça ne changera rien. Tu te dis que si ton foulard n’est pas stylé, au fond ce n’est pas si important. Si tes vêtements ne vont pas ensemble, ça n’a pas d’importance. Mais toutes ces concessions que tu fais petit à petit. Font qu’un jour tu croises ton reflet dans une vitrine, hagard. Après réflexion tu ressembles à un clochard.

Des avocats israéliens, tu n’en veux pas. Aller faire les courses au marché, écourter ma grasse matinée, tu ne peux pas. Manger des fruits : pas dans tes habitudes. Manger la viande dans n’importe quelle forme : pas dans tes habitudes. Abandonner le gaspillage : pas dans tes habitudes. Te motiver pour faire un repas, allumer la cuisinière : pas dans tes habitudes. Arrêter le thé que tu bois par habitude, pas dans tes habitudes. Petit à petit. Tu voudrais manger via wifi. Comme d’un portable on recharge la batterie. Tu deviens nerveuse. Tu mâche bruyamment ton chewing-gum. Tu te lamentes sur tes chutes de cheveux… Tu croise un reflet devant l’armoire. Si c’était toi ça pourrait se savoir. Sa tête est à voir. Pâle et blafarde. C’est arrivé petit à petit.

La sunnah, c’est du luxe. Le fajr, c’est pour les plus hardis. La prière à l’heure c’est pour les plus investis. Apprendre le Coran, ça se fait quand t’es petit. S’assoir avec le Coran, c’est réservé au Ramadan. S’habiller modestement, c’est pas pour les charlatans.

Tu glisses sur la pente. Tu t’oublies en chemin. Ça t’arrache ton âme. Tu tombes, tu galères, tu rames. Petit à petit. Ça arrive petit à petit.

Heureusement, tu entends un verset. Tu vois la lune, un coucher de soleil, un feuille qui tombe dans ta paume, tu sens un parfum exquis. Tu te relève de ta chaise. Tu mets la radio, tu te laves le visage. Tu te brosses les dents, tu fais ton lit. Tu descends les poubelles, tu fais une machine. Tu change ta culotte, tu repasses tes habits. Tu fais un gommage, tu t’épiles si t’as envie.

Tu t’assoies sur une chaise, tu réalises tes listes. Tu manges et tu t’hydrates, tu vas à mosquée et tu pries. Petit à petit. Ça arrive petit à petit. Une vague de bonheur qui amène un tsunami. Dans le miroir tu vois un joli sourire. Je ne suis pas seule. J’aurais toujours Lui.

Tu te coupes les ongles. Tu te mets du vernis. Tu te maquilles car t’as envie. Tu fais un joli coiffure. Tu mets tes boucles d’oreilles. Tu sors une bague. Tu accordes tes habits.

Tu prends une photo, tu te souries à toi même.  Tu vas voir ta famille. Tu vas petit à petit. Tu t’enlèves les épines, tu mets de la crème. Tu mets ta tête dans les arbres. Tu vas voir le medecin. Tu fais une analyse de sang, tu apprends de nouveaux mots. Tu reconnais tes faiblesses et tu acceptes de l’aide. Petit à petit ma chérie.  Petit à petit.

Tu résilie ton netflix, tu t’abonnes à des bons amis. C’est comme arriver dans une nouvelle galaxie. Petit a petit. Ma chérie, petit à petit.